Septembre 17 – Le temps qui passe

Chers lecteurs,
Ébullition des agendas, sculpture de plannings, conciliation des exigences, pop-up des opportunités. Tri sélectif de nos rentrées d’automne. Retrouvailles des sentes familières. Ça et là, de nouveaux visages s’incrustent. Étonnements, curiosités. Jeu des sept différences d’avec le paysage d’avant l’été. Finie l’esquisse de liberté des vacances. On gribouille à nouveau des horaires de rendez-vous à tout crin. Courir à bride abattue de l’un à l’autre pour sentir l’air du temps vibrer autour de soi et frémir d’être en action est une chose, regarder de temps à autre l’image bleue sucrée qu’on a placée en fond d’écran sur son portable en est une autre.
Doux septembre à vous.
Agenda
- Dimanches 10, 17 et 24 septembre 2017: Marché de la création – LYON
- Dimanche 24 septembre: 5ème EQUINOXE des arts sur le Marché de la création, LYON
Chanson – Le temps qui passe (2011)
Paroles et musique de Marc HANNIET
C’est mon oncle Jacky qui m’avait fait découvrir « O solitude, my sweetest choice » de Purcell. Le poème est de Katherine Philips. J‘ai fortement amélioré mon anglais en voulant comprendre la chair de ce texte, puis l’os, puis la moelle. Sans reprendre son image forte – le vert toujours pareillement vert des arbres année après année, quel que soit l’âge de l’arbre – je sais qu’elle m’a inspiré, 20 ans plus tard, en effeuillant une marguerite. Cet été, mon oncle est mort. Je pense à lui en publiant ce texte. Je n’aurais jamais son avis mais en quelque sorte je paie ma dette.
- Le temps qui passe
à l’aveuglette
fauche les traces
des pâquerettes
que nous nous offrions jadis
en pariant à deux contre dix
que notre amour
vivrait toujours - Le temps qui passe
lisse tempête
ruine nos faces
de vaguelettes
en tête à tête mon beau miroir
dis-le moi ne fait pas d’histoires
J’ai le visage
d’un singe sage - Le temps qui passe
chaque saison
remet en place
mille bourgeons
et leur fraîcheur incite mon corps
à vouloir se sentir encore
riche de désirs
à faire fleurir - Au temps qui passe
je paie mes dettes
impair et passe
adieu les fêtes
où j’allais gris glaner l’étrenne
des baisers rouges d’une Carmen
comme un marin
à coup de reins - Le temps qui passe
la forte tête
comme une bête
fait plus place
aux mirages de l’avenir
qu’aux clapotis des souvenirs
car c’est ainsi
qu’on meurt ici